Une nuit, mû par une force mystérieuse, je me rends sur la falaise. Le moteur coupé, j’entends alors la respiration de Krabi. Ce ne sont en fait que le cliquetis des vaguelettes caressant les récifs, les légers craquements d’un vieil hévéa, le chuchotement des pétales de frangipanier tombant sur le sol, les murmures de la flore et de la faune endormies. Et pourtant ces bruits épars se fondent et s’harmonisent en un tout, le souffle vital de Krabi.KrabiOui, c’était comme ça. Leitmotiv scandant le texte, cette phrase révèle le rapport du héros à la petite station balnéaire de Krabi, en Thaïlande, où il a vécu une enfance enchantée. Quand il y revient, ie charme opère à nouveau et un échange presque amoureux opère entre l’homme et les paysages. Plus tard, alors qu’il veut montrer Krabi à lajcune fille qu’il aime, les cléments se déchaînent. L’idylle se rompt. Le héros, abattu par l’existence, revient à Krabi, qui, défiguré par le cataclysme, a gardé son pouvoir d’envoûtement. Un accident mortel fini par joindre le héros à lu terre, il s’y dissout, il est devenu Krabi.La Mort de l’arbreAlors qtie des villageois veulent construire une route pour désenclaver leur village, un vieil homme et un adolescent s’y opposent. Ils ne sont autres que l’esprit de la colline et celui de la rivière. Rien n’y fait, le tracé passera à travers la colline et des débiais iront dans la rivière. Bien plus tard, un couple rencontre un misérable clochard : c’est l’esprit de la colline. Oserait-on demander à un vieil arbre de se déplacer hors de son milieu traditionnel, sachant qu’il en mourra ?
