Le nouvel essai percutant de Mathieu Bock-Côté.
 » Les Occidentaux ont voulu se faire croire après la chute du communisme que l’histoire du totali tarisme Ă©tait derrière eux, qu’elle ne les concernait plus. Au pire redoutaient-ils l’apparition d’un totalitarisme doux, Ă visage humain, mais ils ne le croyaient pas vraiment, ne le prenaient pas au sĂ©rieux. Et pourtant, le totalitarisme revient. Dans l’incrĂ©dulitĂ© gĂ©nĂ©rale, puisqu’il revient sans goulag, car il n’en a plus besoin. Et il revient sous une forme paradoxale.
Nos sociĂ©tĂ©s veulent croire que ce qu’elles appellent « l’extrĂŞme-droite’ les menace existen tiellement, comme si elle sortait des enfers pour les y ramener avec elle.
Cette catĂ©gorie politique fantomatique, in dĂ©finissable, manipulĂ©e et instrumentalisĂ©e, sert essentiellement Ă Ă©tiqueter tous ceux qui s’opposent au rĂ©gime diversitaire. Mais pas seulement : toute personnalitĂ© de gauche n’adhĂ©rant pas Ă la doxa ambiante est dĂ©sormais frappĂ©e de cette marque de l’infamie.
La lutte contre la prĂ©tendue « extrĂŞme-droite’ justifie aujourd’hui une suspension progressive des libertĂ©s, le retour de mĂ©canismes d’ostracisme et un contrĂ´le social croissant, prĂ©tendant Ă©radiquer le mal du cĹ“ur de l’homme. En d’autres mots, ce n’est pas « l’extrĂŞme-droite’ qui nous menace, mais la lutte contre « l’extrĂŞme-droite’ qui nous conduit au totalitarisme. Je sais cette thèse contre-intuitive. Je me donne la mission ici de la dĂ©montrer. «Â
Mathieu Bock-Côté