Les Civilisés obtinrent le troisième prix Goncourt en 1905, mais ni le grand public, ni le lectorat lettré ne savent rien de son auteur Claude Farrère, et du roman.
Les CivilisĂ©s, ce sont les coloniaux, ceux qui devraient porter le fardeau de l’homme blanc vantĂ© par Kipling : la civilisation, la leur du moins. La presse retient alors de ce livre qu’en vertu du climat de Saigon et de Hanoi, qu’en vertu aussi de l’opium, ses hĂ©ros sont en proie Ă un renoncement pessimiste, cynique mĂŞme, aux valeurs traditionnelles : la morale, les lois. Un roman qui, toutefois, Ă sa sortie, fut très controversĂ©. C’est d’ailleurs un bien curieux prix Goncourt que ce roman dans lequel se trouve notamment l’image du livre corrupteur, du roman destructeur d’innocence.